les mots sillons

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Angéla LAURIER

03 avril 2014

Bonjour Madame Laurier,


Pffou un peu pompeux comme entrée en matière, mais : Bonjour Angela ça fait un peu trop familier non ?

Pourtant, j'ai l'impression de vous connaître un peu depuis ce fameux 28 mars. "Fameux"  comme inoubliable et savoureux.

En descendant de la voiture pour me diriger vers le théâtre de Lons-Le-Saunier, je pensais que j'allais à un spectacle normal. Vous savez ces représentations où l'on passe un moment agréable, voir captivant, que l'on aime prolonger avec celles et ceux qui ont partagé la soirée avec nous, autour d'une boisson chaude au "café du théâtre". Oui, dans toutes les villes de France qui se respectent il y a une gare, et à côté il y a "le café de la gare", tout comme "le café de la poste" qui se trouve sans grand mystère à côté de la Poste. Les plus chanceux ont un joli théâtre et leur "café du théâtre".


Mais ce soir là, je ne suis pas allé au café du théâtre (des fois il y a même le café du grand théâtre ou pire, le grand café du grand... d'accord j'arrête) non ce soir là, J'étais trop chamboulée par vos confidences murmurées, vos révoltes décriées, tantôt avec une fragilité de petite fille ou avec le courage d'une résistante en pleine guerre.
Alors non, ce n'est pas un spectacle normal de divertissement que vous nous avez offert.
C'était vous : nue. Actrice fragile sans le costume-armure, offerte aux milliers de paires d'yeux comme ceux de l'homme trop grand, trop fort devant lequel ne peut rien une petite fille vulnérable.
Le souffle coupé par l'émotion, je regardais ce petit fantôme blessé sanguinolant qui montait les escaliers avant de disparaître. Le rire que vous nous offrez ensuite cache un peu la misère des entraînements implacables. Ceci dit, vos grands guignols de musiciens si talentueux, nous délivrent de ce mal que vous réussissez à communiquer avec une infinie justesse. 
Que le spectacle continue ! J'étais avec vous, sur ce fil tendu qu'est votre vie, en équilibre entre le rire et les larmes, le courage et le doute, la joie et l'amertume dans le merveilleux sillage de votre voix.


Et ce final... qui ne se finit jamais, que c'est bon mais que c'est bon ! Vous restez avec nous encore et encore. Et vous donnez, vous offrez, vous resservez un plat toujours chaud et velouté. Aïe Aïe Aïe mais demandez à un « spectacle normal » de faire ça. De faire une pirouette sur du talque, glisser, tomber, s'excuser et recommencer, une fois, deux fois, trois fois... J'étais éblouie par votre charisme, fascinée par vos audaces scéniques, admirative de votre endurance à donner encore et encore.


Alors voilà, le lendemain je suis reparti distribuer mes colis dans Lons le Saunier en repensant à vous, le Soleil du Cirque. Vous, qui comme moi, avez compté les frites dans la cuisine d'un père dépressif qui adorait faire tourner son four micro-onde flambant neuf.


Merci Angela, j'attend avec impatience de découvrir votre nouveau spectacle Art Piste... Vous passerez pas chez nous, dites ? 

Je vous attend...


Très sincèrement
Céline



20/01/2015
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